La francophonie, c’est un vaste pays, sans frontières. C’est celui de la langue française.
Gilles Vigneault (auteur-compositeur-interprète, né en 1928)

Au Québec, plusieurs artistes utilisent un langage coloré, truffé de mots d’ici. Ces mots possèdent un pouvoir d’évocation sans nul autre pareil. Ainsi serons-nous amusés et touchés par les jongleries verbales du conteur Fred Pellerin. Que dire également de la poésie de Gérald Godin, qui intègre des mots de la langue parlée? La chanson québécoise n’est pas en reste avec Mes Aïeux, Les Cowboys Fringants et Loco Locass. Les mots d’ici sont riches de cultures, et les élèves sont conviés à les découvrir par la création d’un glossaire du lexique québécois.

Pour faire prendre conscience aux élèves des variantes qui existent dans l’usage de certains termes, l’enseignante ou l’enseignant leur propose une liste de mots qui proviennent d’ailleurs dans la francophonie et qui leur sont étrangers (par exemple, le terme belge babelutte ou le mot africain cadeauter). Les élèves en cherchent la signification et trouvent leur équivalent dans le langage usuel. Ainsi, ils se mettent dans la peau des nouveaux arrivants confrontés à une réalité linguistique différente.

Ensuite, en équipe, à l’aide d’un corpus de textes québécois, de chansons québécoises ou même de vidéos d’archives, les élèves prennent en note les termes qu’ils jugent à l’usage exclusif du Québec et cherchent leur dénotation dans les dictionnaires. Ils se posent les questions suivantes : leur signification est-elle différente dans le reste de la francophonie; s’agit-il de québécismes anciens ou nouveaux? Les élèves trient les mots notés et ne gardent que les plus savoureux pour le glossaire. Selon l’organisation d’une rubrique de dictionnaire comme modèle d’écriture, ils rédigent en équipe des textes descriptifs et, si possible, en illustrent quelques-uns. Le glossaire, une fois corrigé, est mis en ligne.

L’enseignante ou l’enseignant pourrait aussi demander aux élèves de créer le glossaire à partir de mots d’origines autochtones, d’ailleurs dans la francophonie ou encore à partir de termes issus de l’immigration qui ont enrichi le français d’ici.

Au terme de l’activité, l’élève aura amélioré son vocabulaire et sera en mesure de constater que, si la tradition orale de ses ancêtres est toujours vivante, elle voisine un nouveau glossaire qui serait très intéressant à concevoir : celui des nouveaux moyens technologiques.

Repères culturels

  • Objet du patrimoine matériel et immatériel : richesse lexicale de la francophonie
  • Réalisations artistiques et littéraires : œuvres littéraires, musicales, etc.
  • Médias et produits médiatiques : vidéos

Ressources complémentaires

  • DESCÔTEAUX, Aurore D. Entre chien et loup, Montréal, Flammarion, 1985, p. 122 et 123 [début : « Ce matin, Laurianne s’est levée tôt. »].
  • GERVAIS, André. Petit glossaire des « Cantouques » de Gérald Godin, Québec, Éditions Nota bene, 2000, 168 p.
  • GODIN, Gérald. Cantouques & Cie, Montréal, Typo, 2012, 258 p.
  • LA BOTTINE SOURIANTE. « La chanson du quêteux », LBS anthologie, Mille-Pattes, 2001.
  • LA SOCIÉTÉ DU PARLER FRANÇAIS AU CANADA. Glossaire du parler français au Canada, Québec, Presses de l’Université Laval, 1968, 709 p.
  • Le Centre de la Francophonie des Amériques
  • LOISEL, Régis, et Jean-Louis TRIPP. Magasin général, Casterman, 8 t.
  • MES AÏEUX. « Le yâbe est dans la cabane », Entre les branches, Les Disques Victoire, 2007.
  • PELLERIN, Fred. Comme une odeur de muscles, Montréal, Planète rebelle, 2005,150 p.
  • TREMBLAY, Michel. Les belles-sœurs, Ottawa, Leméac, 1972, p. 16 et 17 ou p. 19 et 20 [tirade de Germaine Lauzon].
  • Usito (« Un nouveau dictionnaire du français — Une description ouverte de la langue française qui reflète la réalité québécoise, canadienne et nord-américaine tout en créant des ponts avec le reste de la francophonie. »)

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