Que tu lui donnes un crayon / Et l’enfant bâtit sa maison.
Claude Nougaro

En bois ou en pierre, les maisons anciennes conservent encore la trace de ceux et celles qui y ont habité. Les maisons construites aujourd’hui seront-elles aussi durables? En brique ou en béton, à toit plat ou en pente, à un ou plusieurs étages, avec parterre ou balcon, les maisons de nos villes et villages sont très variées. L’élève a-t-il conscience de son environnement bâti? Cette activité l’amène à observer les maisons de son voisinage immédiat et à faire la distinction entre un quartier et un village. En s’inspirant d’œuvres d’art, mais aussi de bâtiments qui lui sont familiers, l’élève confectionne une petite maison à l’aide de matériaux recyclés, puis l’intègre à un projet architectural collectif, respectueux de l’environnement.

Les élèves sont invités à apporter des photos personnelles ou à observer des images dans les médias afin d’analyser les diverses caractéristiques d’une maison (hauteur, revêtement, portes et fenêtres). Ils font ensuite un rapprochement entre ces maisons et celles illustrées dans des œuvres comme celles de Miyuki Tanobe ou de Clarence Gagnon, puis s’exercent à dessiner des portes, des fenêtres et des revêtements extérieurs.

L’enseignante ou l’enseignant leur fournit ensuite des blocs de bois (retailles d’ébéniste) ou d’autres matériaux recyclés de formes et de couleurs variées. Chaque élève sélectionne un format selon le type de maison qu’il souhaite représenter, et qui aura l’air solide, durable. L’élève dessine le pourtour des portes et fenêtres, une galerie ou des étages, puis esquisse le revêtement extérieur. Ensuite, il fixe le toit, qu’il choisit ou non de texturer avec des éléments recyclés. Finalement, il ajoute sa réalisation à celles des autres élèves de façon à créer un ensemble sculptural dynamique, complété avec des arbres, des bosquets ou d’autres éléments. Tous ensemble, ils imaginent le durable dans un lieu qui respecte l’environnement naturel et humain. Ils discutent de l’impact visuel créé par le regroupement de réalisations individuelles et donnent leurs impressions.

Cette activité amène l’élève à développer un sentiment d’appartenance à son milieu de vie et à prendre conscience des possibilités qu’offrent les matériaux recyclés. Le projet peut être prolongé par une recherche, menée par l’élève, sur l’évolution des maisons québécoises, d’hier à aujourd’hui. Au 2e ou 3e cycle, l’élève peut concevoir une maison de l’avenir, ouverte sur l’extérieur, peu consommatrice d’énergie et implantée dans un quartier où tous les toits seraient verts. Finalement, toutes les classes d’une école peuvent contribuer à créer une œuvre collective, chacune réalisant une catégorie d’éléments à intégrer à l’ensemble (maisons, édifices publics, routes, réseau de télécommunication, personnages et animaux, etc.). Le but de ce projet serait d’imaginer un quartier ou un village innovateur qui mise sur le développement durable.

Ressources complémentaires

  • Entreprise d’économie sociale Guepe (Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement)
  • LAFRAMBOISE, Yves. De la colonie française au XXe siècle : la maison au Québec, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2001, 368 p.

Œuvres

  • Bolduc, Blanche, L’épluchette, 1973.
  • Gagnon, Clarence, Près de Baie-Saint-Paul, 1928.
  • Harris, Lawren, Return from Church, 1919.
  • Murray, John, La rue Notre-Dame, 1844.
  • Schaefer, Carl, Ontario Farm House, 1969.
  • Tanobe, Miyuki, La reine du quartier, 1937.