Je dessine avec les mots.
Marc Favreau

Assise identitaire, la langue rassemble sur une même fréquence des individus de tous les horizons. Comme une fenêtre ouverte vers l’autre et sa culture, l’apprentissage d’une langue seconde promet de riches découvertes, mais aussi une bonne dose de travail. Pourtant, bien davantage qu’une somme de règles, la langue est une matière flexible qui invite au jeu. L’élève non francophone qui découvre la poésie québécoise peut développer une approche ludique à l’égard de la langue et enrichir son vocabulaire.

En classe, l’enseignante ou l’enseignant présente des notions liées au lexique ou à la grammaire de la phrase, telles que des figures de style et des procédés syntaxiques. Les élèves s’intéressent d’abord à des poètes québécois qui manient la langue française avec originalité, comme Hector de Saint-Denys Garneau, Michèle Lalonde ou Marc Favreau. L’occasion est alors propice pour aborder certains courants littéraires ou chercher l’étymologie de familles de mots.

Les élèves sont ensuite invités à dresser une liste de mots dont le sens ou la sonorité leur plaisent. En s’inspirant de différentes ressources (journaux, dictionnaires, Internet), ils laissent libre cours à leur imagination et débusquent des homonymes, inventent des métaphores, s’inspirent de mots de leur langue maternelle. En équipe, ils partagent leurs découvertes et poursuivent oralement l’exercice avec leurs camarades.

À partir des banques de mots ainsi produites, les élèves créent un poème en y intégrant quelques notions de leur choix. Décideront-ils de se distinguer par le sens de leur poème ou par sa sonorité? Ou iront-ils jusqu’à jouer avec la forme et présenter un calligramme? À chacun de fixer les règles du jeu! À la fin de l’activité, chaque élève lit son poème devant ses pairs en adoptant le rythme et le ton qu’il juge appropriés. À l’écoute des poèmes, le groupe tâche de repérer les figures de style utilisées.

L’activité peut être poussée plus loin en art dramatique, où les élèves peuvent se familiariser avec des techniques de pose de voix et de diction et s’exercer à réciter des virelangues. Une soirée de poésie, à laquelle sont conviés camarades et parents, peut agréablement clore ces exercices. Enfin, les élèves peuvent aussi disputer des matchs d’improvisation dont les catégories seraient du genre littéraire (ex. : ne s’exprimer qu’avec des métaphores, intégrer des néologismes ou des archaïsmes, utiliser un procédé syntaxique comme l’inversion ou la répétition).

Ressources complémentaires

  • DESJARDINS, Louise et Marc Séguin. Ni vu ni connu, Montréal, La Courte Échelle, 2002.
  • DESJARDINS, Richard. Aliénor, Québec, Lux, coll. Orphée, 2008.
  • DES ROCHES, Roger. Le verbe cœur, Montréal, La Courte Échelle, 2002.
  • FAVREAU, Marc. Faut d’la fuite dans les idées!, Montréal, Stanké, Collection 10/10, 2001.
  • FRANQUIN, André. Des gaffes et des dégâts, Bruxelles, Dupuis, 2009.
  • GARNEAU, Hector de Saint-Denys. Regards et jeux dans l’espace, Montréal, Lux, 2004.
  • LALONDE, Michèle. Speak white, Montréal, Hexagone, 1974.