Ouvrir sa porte aux partenaires culturels à l’éducation préscolaire
Au Centre de services scolaire de la Capitale, dans une école du quartier Limoilou, une enseignante a fait de sa classe un lieu où s’épanouit la culture, plus particulièrement à travers sa dimension artistique. Cette personne, c’est Alexandra G. B., une passionnée d’art vivant qui enseigne depuis près de quinze ans à des enfants d’âge préscolaire. Si le quotidien de la classe d’Alexandra est parsemé d’art et de culture, les rencontres ponctuelles avec des partenaires culturels y occupent aussi une place de choix.
Recevoir un invité du milieu culturel en classe
À plusieurs reprises, Alexandra a ouvert les portes de sa classe à des invités du milieu culturel. Par exemple, elle a initié ses élèves à l’évolution de la marionnette grâce à la venue en classe d’un artiste manipulant tant les marionnettes à gaine que les objets. Pour cette enseignante, bien que la présentation de l’artiste ait été très appréciée par ses élèves, ce qui est surtout remarquable, c’est ce que fait émerger cette rencontre après coup : « Les artistes, je ne sais pas s’ils se rendent compte à quel point ça peut exploser en termes d’activités. C’est infini! ».
Alexandra profite de l’intérêt que suscite chez ses élèves chacune des rencontres culturelles pour mener ensuite des activités qui contribueront au développement des enfants. Fabriquer une marionnette pour travailler la motricité fine, donner un nom à sa marionnette pour s’éveiller à l’écriture, inventer une histoire pour apprendre à raconter et jouer une saynète pour développer son langage ne sont que quelques exemples des activités que peut engendrer la rencontre avec un partenaire culturel dans cette classe dynamique.
Quelques répercussions
Si le contact avec l’art et la culture par le biais d’ateliers culturels en classe contribue au développement global des élèves, il semble que les bénéfices qui lui sont liés touchent aussi à d’autres dimensions. Alexandra observe notamment que le fait d’ouvrir sa classe aux partenaires culturels crée des ponts entre les lieux culturels et les familles, et incite ces dernières à fréquenter ces lieux : « Les familles sont intéressées à aller voir des spectacles, à aller dans des expositions parce que l’enfant y a été intéressé à l’école. […] À tout coup, lorsqu’on reçoit des invités culturels à l’école, il y a un effet de vague. »
Alexandra remarque aussi que les rencontres culturelles font apparaître de nouvelles facettes chez ses élèves et lui permettent d’apprendre sur eux et ce qui les anime. C’est particulièrement le cas chez des enfants éprouvant des difficultés de concentration qui, durant les ateliers culturels, déploient différemment leur énergie et se montrent très créatifs : « C’est agréable de voir ces caractéristiques-là, ces côtés-là, ressortir chez des enfants qui ont plus de difficulté à concentrer leur énergie. C’est une occasion de dire de belles choses positives sur ces élèves-là. » L’enseignante tire profit de ce qu’elle observe dans ce contexte d’apprentissage différent pour mettre le doigt sur ce qui motive les élèves présentant des défis de concentration ou de motivation. Si elle voit poindre un intérêt chez ces élèves plus vulnérables que les autres – ce qui arrive souvent lorsque l’art ou d’autres types d’activités culturelles s’invitent en classe –, elle utilise cet intérêt et met en œuvre des activités pédagogiques du même ordre.
Pour l’enseignante, les arts et la culture à l’école, « c’est vraiment précieux pour les enfants ». Stimulation, inspiration et développement, ouverture au monde, créativité, voilà une longue liste de points positifs pour l’exploitation de la culture à l’école.