L’humour est le plus court chemin d’un homme à un autre.
Georges Wolinski
Au Québec, l’abondance des festivals, spectacles, galas et émissions de radio d’humour ne laisse aucun doute : les gens aiment rire et ils prennent ça très au sérieux! La preuve en est qu’une école nationale de l’humour, seule dans son genre, forme depuis 1988 une relève talentueuse qui s’inscrit dans une longue tradition du rire. De la Poune à Louis-José Houde, pour divertir ou faire réfléchir, les humoristes sont les témoins de leur temps. Pour les élèves, l’étude de leurs textes permet de relever les influences qui existent entre eux et de s’intéresser au maniement de la langue française. Pour imaginer le durable, à eux ensuite de leur donner la réplique!
L’humour peut être noir, abrasif, absurde; il prend des formes aussi variées que le public à qui il s’adresse. Quelles représentations de l’humour au Québec les jeunes se font-ils? Afin de mettre en commun leurs différents repères culturels, ils créent en équipe un graffiti circulaire et présentent une synthèse à la classe. Guidées par leur enseignante ou leur enseignant, les équipes choisissent ensuite une période de l’humour au Québec, à partir du XXe siècle. Des recherches sur Internet les amènent à accroître leurs connaissances du sujet. Quelles sont les figures marquantes de cette période? Quels liens peut-on faire avec l’actualité ou les faits de société? Quels médias sont privilégiés? Des éléments clés de chaque période seront inscrits sur une banderole que la classe créera.
Les élèves étudient ensuite des textes écrits et oraux, représentatifs d’une ou de plusieurs périodes. Ils sont invités à s’intéresser aux procédés humoristiques et linguistiques qui caractérisent ces textes. Une fois bien outillés, les élèves choisissent un texte (monologue, extrait de spectacle, etc.) sur lequel ils rédigent un commentaire critique ou donnent une réponse. Que répliquer à Yvon Deschamps qui plaisante au sujet des adolescents? Que dire à la petite fille dont les parents divorcent, interprétée par Claudine Mercier? Une fois les textes rédigés et corrigés, les jeunes les enregistrent sous forme de balados audio ou de vidéos, puis les diffusent à un plus large public (radio, site Web, etc.).
Grâce à cette activité, les élèves auront acquis les outils qui leur permettront de poser un regard critique sur l’humour au Québec et, plus particulièrement, sur les produits culturels qu’ils consomment. En parallèle, ils auront mesuré la contribution de la langue française au développement et à l’affirmation de leur identité personnelle, sociale, culturelle, linguistique. Pour mener plus loin l’activité, il est possible de comparer des textes humoristiques à l’échelle de la francophonie et d’amener les jeunes à se questionner sur leur propre humour. Également, en sciences, les élèves peuvent s’intéresser aux effets bénéfiques du rire sur la santé.
Ressources complémentaires
- AIRD, Robert. L’histoire de l’humour au Québec, Montréal, VLB éditeur, 2004.
- BaladoWeb
- Club de rire international du Québec
- CORNELLIER, Louis. « Qu’est-ce qui fait rire les Québécois? », Le Devoir.com, 30 avril 2004.
- École nationale de l’humour
- Festival Juste pour rire
- ComediHa!
- LONGPRÉ, Louis. Le phénomène RBO, Marieville, Les Éditeurs réunis, 2010.