La famille sera toujours la base des sociétés.
Honoré de Balzac

La mémoire ne retient pas que les faits. Elle est pour ainsi dire romancée. Faite d’interprétations, de souvenirs, d’espoir et de sensibilité, elle renferme les récits que nous racontons aux jeunes générations pour qu’ils soient inscrits dans notre tradition. Ainsi, le passé s’imbrique dans le présent. Dans cette perspective, l’élève, dès son entrée au primaire, porte en lui les éléments qui lui serviront de repères et qui pourront lui fournir des indices favorables à la structuration de son identité. L’école et la classe deviennent alors des lieux de métissage d’histoires multiples, de nombreuses mémoires personnelles et collectives. Dans cet esprit, l’élève est invité, au cours de cette activité, à inventer une séquence dramatique inspirée d’une photo tirée de son album de famille.

Pour illustrer cette recherche des influences du passé et établir un premier contact avec l’approche culturelle utilisée en classe d’art dramatique, l’enseignante ou l’enseignant propose à chaque élève d’apporter une photo de lui ou de sa famille et de se préparer à présenter l’événement familial qui s’y rattache.

En équipe de deux, chacune ou chacun montre sa photo et raconte son histoire. La coéquipière ou le coéquipier pose des questions et écoute afin de mieux comprendre le récit. L’enseignante ou l’enseignant propose que les élèves qui le désirent fassent circuler leur photo et racontent leur histoire à la classe. Elle ou il pose alors des questions et s’intéresse particulièrement aux éléments d’ordre culturel qui se rapportent à l’histoire (époque, lieu, objets, lien avec les personnages, etc.), aux liens affectifs que l’image suscite chez l’élève et aux émotions liées au récit.

Par la suite, les élèves se prêtent à toutes sortes de variantes de l’histoire : tantôt, ils font la démonstration physique de l’action dramatique en ciblant un passage qui s’y prête bien, tout en explorant les gestes les plus appropriés; tantôt, ils s’efforcent, par des enchaînements, de maintenir la série de gestes choisis et reprennent leur histoire tout en intégrant les actions mémorisées au passage ciblé.

Dans une autre séquence et selon les capacités des élèves, l’enseignante ou l’enseignant les amène à s’engager dans une démarche de création plus avancée, les invitant à exagérer les événements décrits, à créer des personnages, à réinventer certaines sections, à mettre en perspective un élément culturel de leur création, etc. Par la suite, celles et ceux qui le désirent font circuler leur photo et racontent leur histoire à la classe.

En invitant les élèves à raconter leurs histoires de famille et à partager certaines de leurs habitudes de vie avec leurs pairs, l’enseignante ou l’enseignant les aide à mieux se connaître, à prendre conscience de ce qui façonne leur individualité et à se situer dans leur communauté respective.

Pour permettre d’aller plus loin, le travail du jeu dramatique peut s’ouvrir sur l’exploration de différentes fêtes et coutumes d’ici et d’ailleurs dans le contexte du cours d’éthique et culture religieuse. L’enseignante ou l’enseignant peut alors profiter des différentes situations racontées pour en dégager quelques repères culturels et faire connaître l’appartenance de certains élèves à des cultures venues d’ailleurs. Ainsi, les jeunes apprennent, tout au long de leur démarche de création en art dramatique, à percevoir les influences de leur culture immédiate ou celles reliées aux réalités extérieures.

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